Alors que les médecines douces et les thérapies alternatives gagnent du terrain, la cryothérapie s’impose discrètement mais sûrement comme une solution privilégiée par un nombre croissant de Français. De plus en plus de centres spécialisés ouvrent leurs portes dans l’Hexagone, et les sportifs ne sont plus les seuls à plonger leur corps dans une chambre à -110°C. Pourquoi ce retour en grâce d’un traitement pourtant ancestral ? À l’heure où douleurs chroniques, inflammations et stress affectent une grande partie de la population, le froid semble incarner une réponse naturelle, non médicamenteuse et rapide.
Une technique ancienne, un succès moderne
La cryothérapie, du grec kryos (froid), consiste à exposer le corps à des températures extrêmes pendant une courte durée, généralement entre 2 et 3 minutes. Si cette technique est utilisée depuis des décennies dans le milieu médical pour traiter certaines inflammations ou blessures, elle a connu une nouvelle jeunesse dans les années 2000 avec l’essor du bien-être et des soins holistiques. D’abord réservée aux athlètes de haut niveau pour accélérer la récupération musculaire, elle s’adresse aujourd’hui au grand public, attirant aussi bien les personnes souffrant de douleurs articulaires que celles cherchant à lutter contre le stress.
La cryothérapie fait le plein en 2025
Selon une récente étude de l’Institut français du thermalisme et des soins alternatifs, le nombre de séances de cryothérapie pratiquées en France a augmenté de 42 % entre 2022 et 2024. Cette croissance est notamment portée par l’ouverture de nombreux centres dans les grandes villes, mais aussi par l’intégration de cette pratique dans certains parcours de soin en clinique ou en centre de rééducation. L’Assurance Maladie étudie même la possibilité d’une prise en charge partielle dans le cadre du traitement de certaines pathologies chroniques comme la fibromyalgie ou la polyarthrite rhumatoïde.
Quels bienfaits espérés pour le corps et l’esprit ?

Les promesses de la cryothérapie sont multiples, et bien que certaines soient encore à l’étude, les retours des patients sont généralement positifs. Voici les bénéfices les plus fréquemment rapportés :
- Réduction de l’inflammation : le froid extrême provoque une vasoconstriction, qui ralentit la circulation sanguine locale et permet de limiter l’inflammation.
- Soulagement des douleurs musculaires et articulaires : les patients souffrant d’arthrose, de tendinites ou de douleurs lombaires témoignent souvent d’un mieux-être notable après quelques séances.
- Stimulation de l’humeur et réduction du stress : l’exposition au froid déclenche la libération d’endorphines, créant un effet apaisant et dynamisant à la fois.
- Amélioration du sommeil : certaines personnes notent un endormissement plus rapide et un sommeil plus profond après les séances.
- Effet tonifiant sur la peau : en favorisant la microcirculation, la cryothérapie peut donner un aspect plus ferme et lumineux à la peau.
Une thérapie complémentaire, pas une solution miracle
Attention cependant aux promesses trop ambitieuses. La cryothérapie n’est ni une méthode de guérison définitive ni un substitut aux traitements médicaux classiques. Elle s’inscrit davantage dans une démarche complémentaire et doit toujours être encadrée par des professionnels. Les personnes présentant des pathologies cardiaques, des troubles de la tension ou des contre-indications circulatoires doivent d’ailleurs éviter cette pratique ou consulter leur médecin au préalable.
Comment se déroule une séance de cryothérapie ?
Dans un centre spécialisé, une séance de cryothérapie corps entier commence généralement par un entretien pour évaluer l’état de santé du patient. Celui-ci est ensuite invité à se déshabiller (tout en gardant sous-vêtements, chaussettes, gants et protection auriculaire), avant d’entrer dans une chambre froide, parfois en plusieurs étapes (-60°C puis -110°C). L’immersion dure de 2 à 3 minutes maximum. Malgré la température extrême, l’absence d’humidité et la courte durée rendent l’expérience supportable, voire agréable pour certains.
Pour les personnes plus sensibles, il existe aussi la cryothérapie localisée, où seule une zone spécifique du corps est traitée, ou encore la cryolipolyse, technique dérivée visant à détruire les cellules graisseuses par le froid.
Pourquoi cet engouement des Français en 2025 ?
Plusieurs facteurs expliquent l’explosion de la demande :
- Une défiance croissante vis-à-vis des anti-inflammatoires : nombreux sont ceux qui cherchent des alternatives naturelles aux traitements médicamenteux.
- Le vieillissement de la population : les douleurs chroniques augmentent, et les seniors sont de plus en plus ouverts aux solutions de bien-être.
- Une prise de conscience globale du lien entre bien-être physique et mental : le froid, en agissant sur le corps, agit aussi sur l’esprit.
- La médiatisation de la pratique : de nombreuses personnalités (sportifs, influenceurs, célébrités) partagent leurs expériences en cryothérapie, renforçant son image tendance et efficace.
À qui s’adresse vraiment la cryothérapie ?
La cryothérapie s’adresse à un public varié :
- Les sportifs amateurs et professionnels : pour récupérer plus vite après l’effort
- Les personnes souffrant de douleurs chroniques ou inflammatoires : arthrose, fibromyalgie, lombalgies, etc.
- Les personnes sujettes au stress, à l’anxiété ou au surmenage : pour une détente rapide et durable
- Les actifs en recherche de performance : certains cadres en quête de bien-être et d’efficacité y voient une méthode rapide pour retrouver de l’énergie
Un coût encore élevé mais en baisse progressive
Une séance de cryothérapie corps entier coûte entre 30 et 50 euros, selon la région et la structure. Des forfaits sont souvent proposés à partir de 5 ou 10 séances. Si les mutuelles ne remboursent pas encore cette pratique, certaines commencent à intégrer les soins de bien-être dans leurs offres préventives.
Le froid a de l’avenir
La cryothérapie ne se résume plus à un traitement de niche pour les sportifs. En 2025, elle répond à une demande sociétale plus large : soulager les douleurs, retrouver du tonus, réduire le stress, et ce sans recourir à des traitements invasifs ou chimiques. Accessible, encadrée et de mieux en mieux comprise, elle s’impose comme une solution complémentaire prometteuse pour tous ceux qui cherchent à prendre soin d’eux autrement. Un engouement qui ne semble pas près de se refroidir.